Histoire d'Internet
Écriture en noir Histoire d’Internet vue par les américains, et en violet avec une vision française de l’histoire d’internet.
Le premier serveur web, actuellement au musée du CERN, étiqueté « This machine is a server. DO NOT POWER IT DOWN!! », ce qui signifie : « Cette machine est un serveur. NE PAS L'ÉTEINDRE !! »
L'histoire d'Internet remonte au début des années 1970. L'idée d’un réseau informatique, permettant aux utilisateurs de différents ordinateurs de communiquer, se développa par de nombreuses étapes successives. La somme de tous ces développements conduisit au « réseau des réseaux » (network of networks1) que nous connaissons aujourd’hui en tant qu'Internet. Il est le fruit à la fois de développements technologiques et du regroupement d’infrastructures réseau existantes et de systèmes de télécommunications.
Avant Internet
L'absence de connexions inter-réseaux
Avant la propagation des connexions inter-réseaux qui amenèrent l'Internet actuel, la plupart des réseaux de communication étaient limités à des communications entre les postes d'un même réseau. Quelques réseaux avaient des passerelles ou des ponts les reliant entre eux,
Le système reposait sur un ordinateur central raccordé à ses terminaux via des lignes téléphoniques permanentes louées à l’opérateur téléphonique du pays. Cet ordinateur était lui-même relié à d’autres ordinateurs centraux d’autres entreprises lui aussi sur des lignes louées.
Tout ceci fonctionnait grâce aux Protocol de télécommunication de type SNA (Système Network Architecture) développé par IBM .
Voir en explication le système des réseaux bancaire.
TCP/IP V6 dernière évolution de Protocol de liaison Internet est, pour sa partie routage, en partie copié sur le routage du Protocol SNA.
Les réseaux qui conduisirent à Internet
Le réseau ARPANET Réseau Militaire Américain.
Le premier lien ARPANET (ARPA Network) fut établi le 21 novembre 1969 entre l'université de Californie à Los Angeles et le Stanford Research Institute.
Le réseau Cyclades
En 1971, Louis Pouzin est chargé de bâtir en France le premier réseau à commutation de paquets reposant entièrement sur le datagramme, innovation essentielle du concept du réseau Internet : le projet Cyclades. Ses travaux ont été largement utilisés par Vinton Cerf pour la mise au point de l'Internet et du protocole TCP/IP. Mais trois ans après son lancement, le projet Cyclades se heurte au monopole des PTT françaises, à ses fournisseurs et à l'État français, qui jugent plus fiable et plus intéressant financièrement la commutation de circuits.
X.25 Commutation de circuits.
Contrairement à l'ARPANET, le X.25 était un Protocol qui numérotait le destinataire donc créait un réseau informatique à la demande sur le réseau téléphonique standard.
Il ne nécessitait donc pas de ligne loué à un opérateur (en France : France Télécom) pour créer un réseau informatique.
On pouvait donc créer un réseau informatique pour un cout ultra compétitif.
L’utilisation la plus connue fut le paiement par carte bleu chez les commerçants avec liaison à la banque à la demande.
Unification des réseaux et la création d’Internet
Du réseau de l'ARPA à celui de la National Science Foundation
Les réseaux construits autour de l'ARPANET étaient limité au sol américain et financés par le gouvernement américain et de ce fait restreints à une utilisation non commerciale et en particulier la recherche, toute utilisation commerciale sans fondement était alors strictement interdite.
En 1983 la partie de l'ARPANET appartenant aux Forces armées des États-Unis fut séparée du reste du réseau et devint le MILNET (Military Network).
Les connexions étaient initialement restreintes aux sites de l'armée et aux universités. Dans les années 1980, les connexions se sont étendues à de nombreuses institutions éducatives ainsi qu'à un nombre croissant de sociétés telles que Digital Equipment Corporation et Hewlett-Packard qui participaient aux projets de recherche ou offraient leurs services aux connectés. (aux États-Unis)
En France avant Internet.
En France au milieu des années 1980 IBM de d’autres grandes entreprises Françaises comme Renault et certaines Banques ont offert gratuitement des liaisons permanentes qu’ils ont louées à France Télécom pour relier les grands centres de recherches et les grandes universités techniques françaises. (le CERN, La Gaude(centre de recherche IBM), Grenoble etc…).
La difficulté que rencontraient ces instances était la non homogénéisation des systèmes informatiques. Si un certain nombre de centre de recherche avaient des sites centraux en IBM certaines universités avaient des systèmes VAX qui tournaient sous Unix. Et le problème s’est aggravé avec l’arrivé de la micro-informatique et le choix de PC IBM ou compatible contre le choix du matériel Apple très prisé dans les universités.
C’est grâce à ce réseau, et en s’appuyant sur le Protocol HTTP et TCP/IP que le CERN créa le premier serveur Internet en 1987.
HTTP = Hyper Text Transport Protocol
TCP/IP = Transmission Control Protocol / Internet Protocol.
Le protocole TCP/IP devient mondial
L’Internet européen .
En 1988, Daniel Karrenberg du Centrum voor Wiskunde en Informatica d'Amsterdam rendit visite à Ben Segal, coordinateur TCP/IP au CERN, il cherchait des conseils concernant la transition du réseau UUCP Usenet européen (dont la majeure partie tournait avec les liens X.25) vers le TCP/IP. En 1987 Ben Segal avait rencontré Len Bosack de chez Cisco, encore une petite entreprise à l'époque, spécialisé dans les routeurs TCP/IP ; il fut capable de conseiller Daniel Karrenberg et le dirigea vers Cisco pour ses besoins matériels. Ceci développa la partie européenne d’Internet au travers du réseau UUCP existant, et en 1989 le CERN ouvrit sa première connexion TCP/IP externe26. Ceci coïncida avec la création du RIPE27, au départ un groupe d'administrateurs de réseaux IP qui se réunissaient régulièrement pour parler de leurs travaux communs. Plus tard, en 1992, le RIPE fut formellement enregistré en tant que société coopérative à Amsterdam.
Ouverture du réseau au commerce
L'intérêt pour l'utilisation commerciale d’Internet devint un sujet de débats houleux. Même si l'utilisation commerciale restait interdite, sa définition exacte pouvait être obscure et subjective.
En 1990 l'ARPANET fut dépassé et remplacé par des techniques plus récentes, ainsi le projet correspondant prit fin. En 1994 le NSFNet, renommé ANSNET (Advanced Networks and Service pour Réseaux avancés et service) et qui permettait l'accès aux sociétés à but non lucratif, perdit sa place d'épine dorsale d’Internet. À la fois les institutions gouvernementales et les fournisseurs créèrent leurs propres épines dorsales et liaisons. Les points d'accès régionaux au réseau (NAP en anglais) devinrent les liens principaux entre les nombreux réseaux et la dernière restriction commerciale tomba.
Maintien de l'infrastructure
L’Internet Engineering Task Force et un standard pour les standards
Internet avait engendré une communauté importante dévouée à l'idée qu'Internet n'appartenait et n'était régi par aucune personne, aucun groupe, aucune entreprise et aucune organisation. Cependant, des standardisations et un contrôle étaient nécessaires pour le bon fonctionnement du système.
La procédure de publication libre de RFC (Demande de commentaire en français)33 sema la confusion dans le système de standardisation d’Internet, et introduisit un haut degré de formalisme dans l'acceptation des standards officiels. L'IETF décida en janvier 1986 de mettre en place des réunions trimestrielles avec les chercheurs fonctionnaires. Dès la quatrième assemblée, en octobre de la même année, l'IETF convia des représentants d’organisations non gouvernementales.
L'acceptation de publication d'une RFC par RFC Editor34 n'implique pas automatiquement son passage en tant que standard. Elle peut être reconnue en tant que telle par l'IETF seulement après que tests, utilisation, et acceptation soient avérés et dignes d'une telle désignation. Les standards officiels sont numérotés avec un préfixe « STD », tout comme les RFC. Dans la majeure partie des cas, même après leur standardisation, elles sont appelées par leur référence RFC.
En 1992, l'Internet Society, une association de membres professionnels, fut formée et l'IETF fut mise sous sa tutelle en tant que corps de standardisation international indépendant.
Network Information Center et autres autorités de coordination
La première autorité centrale à coordonner les opérations du réseau était le Network Information Center, abrégé NIC, du Stanford Research Institute situé à Menlo Park en Californie. En 1972, la gestion de ces problèmes fut transmise à la toute récente Internet Assigned Numbers Authority, abrégée IANA. En plus de son rôle d'éditeur RFC, Jon Postel sera le patron de l'IANA jusqu'à sa mort en 1998.
Alors que le jeune ARPANET grandissait, le référencement d'hôtes se fit par noms et le fichier référence, HOST.TXT, était distribué par SRI International à tous les hôtes du réseau. Avec la croissance du réseau cette procédure devint vite fastidieuse. Une solution technique apparut sous la forme de Domain Name System (Système de nom de domaine), mis en place par Paul Mockapetris. C'est le service DDN-NIC du SRI qui prit en charge (en passant un contrat avec le ministère de la défense américain) tous les services d'enregistrement, comprenant les domaines de premier niveau (Top Level Domain - TLD), la gestion des Serveurs DNS Racine et des numéros Internet (RFC 117435). En 1991, la Defense Information Systems Agency (DISA) transféra la gestion et la maintenance de DDN-NIC (alors prises en charge par SRI) à Government Systems Inc., qui le sous-traita à une petite entreprise privée Network Solutions (RFC 126136).
Alors que la majeure partie de la croissance d’Internet venait de sources non militaires, on décida que le département de la Défense des États-Unis ne financerait plus les services d'enregistrement en dehors des TLD en .mil. Après une phase compétitive d'appel d'offre lancée en 1992, c'est l'année suivante que la National Science Foundation créa l'InterNIC afin de gérer l'allocation et la base de données de l'adressage ; elle passa des contrats avec trois organisations. Dorénavant les services d'enregistrement seraient assurés par Network Solutions, les services de répertoires et base de données par AT&T, et les services d'information par General Atomics37.
En 1998 l'IANA et InterNIC furent placées sous la tutelle de l'ICANN, une association à but non lucratif californienne travaillant pour le compte du ministère du Commerce américain sur la gestion de tâches directement liées à Internet. L'opération des Serveurs DNS Racine fut privatisée et ouvert à la compétition, alors que la gestion centrale d'allocation des noms était distribuée par appel d'offres.
Utilisation et culture
Moteur de recherche
Même avant le World Wide Web, il existait des moteurs de recherche qui essayaient d'organiser Internet. Le premier d'entre eux fut Archie de l'Université McGill de Montréal en 199045, suivi en 1991 par les WAIS et Gopher. Ces trois systèmes existaient avant l'avènement du World Wide Web mais continuèrent à indexer Internet après son apparition. Les serveurs Gopher existaient encore en 2006.
Avec le développement du Web, des moteurs de recherche et des répertoires Internet comme Yahoo! furent créés pour permettre de trouver des informations parmi les pages Web. Le premier moteur de recherche sur Internet permettant de chercher dans le corps des pages Web fut WebCrawler en 1994. Avant lui, les recherches ne s'effectuaient que sur les titres des pages. Un autre moteur de recherche fut créé en 1993 en tant que projet universitaire : Lycos. Il était alors un des premiers succès commerciaux. Il fut suivi par Altavista en 1995. En janvier 1999, Google référençait plus de 60 millions de pages et la croissance a continué depuis, même si la vraie avancée ne se fit pas tant en termes de taille de base de données, que sur le classement en degré de pertinence, les méthodes avec lesquelles les moteurs de recherche essayent d'ordonner les résultats de telle sorte que le meilleur soit en premier46.
Ces algorithmes de classification n'ont pas cessé de s'améliorer depuis 1996, lorsque cela devint critique à cause de la croissance rapide de la toile qui rendit toute recherche fastidieuse par le nombre important de résultats renvoyés. En 2006, les méthodes d'ordonnancement sont plus importantes que jamais, étant donné que parcourir une liste entière de résultats est non seulement peu commode mais humainement impossible, en effet les pages traitant de sujets populaires apparaissent sur la toile trop vite pour que n'importe qui puisse les lire toutes. La méthode PageRank de Google pour l'ordonnancement des résultats est celle qui a reçu les meilleures critiques, cependant tous les grands moteurs de recherche affinent continuellement leurs méthodes afin d'améliorer le classement des résultats.
Si Google domine le marché en Europe et dans une moindre mesure aux États-Unis, il est concurrencé par d'autres moteurs de recherche comme Bing de Microsoft, Qwant en Europe, Baidu en Chine et Yandex en Russie.
Bulle Internet des dot-com
À la fin des années 1990, des sociétés pionnières comme Yahoo, Amazon, eBay, Netscape, Compuserve et AOL, sont devenues célèbres grâce à un attrait pour les capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach.
Les perspectives de développement, et les coûts de fonctionnement réduits que laissaient espérer les nouvelles technologies (main d'œuvre réduite, pas ou peu d'implantation d'infrastructures, filiales, points de vente, etc), semblaient appeler à un bouleversement profond des méthodes de fonctionnement, notamment dans le domaine publicitaire, la vente par correspondance, la gestion de la relation client, etc. Tout ou presque était alors à créer sur ce nouveau marché du commerce électronique, avec l'espoir que les premiers arrivés hériteraient d'une position dominante pérenne.
La situation économique était favorable, et les investisseurs disposaient d'importants capitaux à placer. De nombreuses startups se sont donc créées, empruntant massivement auprès d'investisseurs qui alliaient souvent un besoin pressant d'investir leurs capitaux et une méconnaissance du fonctionnement d’Internet. Une partie significative des startups ainsi créées avaient pour premier objectif l'entrée la plus rapide possible sur le marché boursier afin de valoriser leurs actions[réf. nécessaire]. Ces nouvelles entreprises ont été appelées dot com car elles faisaient reposer toutes leurs affaires sur leur présence Internet à travers un nom de domaine en .com.
Plusieurs facteurs ont concouru à freiner le développement réel de ce qui était alors parfois appelé l'e-économie, ou dans un sens plus large, la nouvelle économie. Certaines de ces nouvelles entreprises ont connu des erreurs de gestion, ou ont fait reposer leur plan financier sur des objectifs irréalistes ne tenant pas compte du nombre réel de foyers de consommateurs connectés à Internet ou à leurs habitudes de consommation. De plus, elles ont eu à faire face à la concurrence des entreprises déjà positionnées sur d'autres marchés et possédants de solides marques, et qui ont commencé à développer leur propre présence sur Internet.
La bulle spéculative éclata le 10 mars 2000 quand l'indice NASDAQ commença à chuter après avoir culminé à 5 048,62 points (jusqu'à 5 132,52 points en cours de journée) et avoir plus que doublé en un an. Les pertes de capitaux sur des investissements peu judicieux ont entrainé un recul des investisseurs, provoquant l'effondrement en cascade de toutes les start-up qui visaient leur entrée en bourse comme un objectif en soi, indépendamment de leurs résultats financiers réels. La dévaluation des valeurs internet s'est poursuivie, prolongée ensuite par la crise boursière qui a suivi le 11 septembre 2001.
En 2001, une majorité des dot-coms étaient en cessation d'activité, après avoir épuisé tous leurs capitaux-investissements, souvent sans jamais avoir généré le moindre profit. L'éclatement de cette bulle financière rendit les investisseurs prudents, et entraina aussi le déclin ou d'importantes difficultés auprès des quelques projets solides qui avaient un avenir. Une importante concentration horizontale eut également lieu, les entreprises d'un secteur rachetant leurs concurrents pour atteindre une position dominante. Les contre-coups de l'éclatement de cette bulle spéculative entraina un ralentissement net du développement de l'e-économie pour plusieurs années, avant de reprendre à partir de 2003, sur une base plus saine et portée par un vrai marché de consommateurs, à la suite des progrès de l'implantation des connexions internet à travers le monde et une ouverture de leurs habitudes de consommation aux produits offerts sur le Web.[réf. nécessaire]