Printemps 1977 : Le paiement par carte bancaire, une première mondiale à Bourg en Bresse.

Une réussite ignorée.

Et des informations fausses sur Wikipédia.

Fin 1976 la BRA (Banque Régionale de l’Ain) décide d’utiliser du matériel IBM pour promouvoir l’utilisation de la carte bancaire.

Deux objectifs simultanés. Le déploiement de 150 terminaux de paiement par carte bancaire chez les commerçants et en même temps l’installation de 17 « Guichet Automatique de Banque » (GAB) pour alléger le travail de ses agences bancaires. (Un GAB par agence Bancaire (14 agences) et 3 GAB à Bourg en Bresse).  Les GAB avaient des fonctions de distributeur de billets mais aussi d’interrogation de solde de compte, d’édition de soldes ou de réception des chèques et des espèces. La carte bancaire avec le sigle MOA était donnée gratuitement à tous les titulaires de compte bancaire à la BRA.

Eté 1997 le réseau d’automates bancaire est complétement déployé.

Disons le franchement, si les GAB ont eu un succès immédiat et fulgurant (ce qui répondait donc bien à un besoin des utilisateurs), le paiement avec une carte bancaire chez les commerçants ont été plus un succès de renommé que réellement une réussite en nombre d’utilisations.

La BRA a pu se lancer dans cette aventure car elle avait, avant sa nationalisation de 1982, plus de la moitié des commerçants de l’Ain qui avaient comme unique banque la BRA et dans les entreprises plus de la moitié des industriels avaient un compte à la BRA. Mais seulement 1 personne bancarisée sur 4 chez les particuliers. (Et elle faisait un bénéfice équivalent à celui de la Lyonnaise de Banque, 10 fois plus grosse qu’elle).

Pour ce projet nous étions cinq personnes impliquées. (Voir la liste en fin d’article). Et le projet a duré 5 mois.

J’avais en charge la partie technique, le déploiement du matériel et du réseau informatique et bien sur son bon fonctionnement. De plus j’ai défini les normes de sécurité nécessaires. (Partie de réseau ou de carte à crypté etc..)

La première année les banquiers étrangers de la plupart des pays développés, sont venu regarder ce qu’avait inventé la BRA. Surtout des américains et des Japonais mais aussi certaines banques européennes.

Mais pas, les banques françaises qui étaient jalouses qu’une aussi petite banque régionale développe quelque chose qu’elles n’avaient pas imaginée. La BRA était dix fois plus petite que la Lyonnais de Banque et 20 fois plus petite que le Crédit Agricole du Sud Est.

Aussi, emmenée par ces deux banques Lyonnaises qui n’ont pas voulu récupérer le travail fait à la BRA toutes les Banque française ont créé de nouvelles normes pour utiliser les GAB.

Les deux normes ont coexisté quelques années (2,3 ou 4 ans ? ) jusqu'à ce que la Mafia du Sud de la France découvre une faille énorme de sécurité dans la conception du réseau qu’avaient choisi les autre banques françaises et à partir de ce jour-là toutes les banques françaises sont revenues sur les normes que l’on avait définies en 1977.

Par contre le paiement par carte bancaire chez les commerçants ayant du mal à s’implanter, le matériel a été démonté après trois ou 4 ans d’utilisation car la location de lignes téléphoniques coûtait trop chère.  Il a été remplacé par du matériel agréé carte bleu.

L’engouement pour les GAB ne s’est jamais démenti, et en 1988, date à laquelle j’ai quitté IBM, la BRA, à elle seule, avait plus 70 GAB déployés sur le département.

 

Donner l’exemple de l’utilisation des GAB, pour les dépôts chèques, par les commerçants et l’intérêt qu’ils en tiraient à cause des  jours de valeur.

 

 

  Voir aussi :

 Schéma du réseau informatique de la BRA en 1977.

C’était en 1977 le deuxième réseau informatique de France en nombre de points d’accès après celui du Crédit Lyonnais.

On ne trouve pas trace de cette première mondiale sur internet.

 

Personnes impliquées dans le développement du projet :

Le chef de projet était pour IBM : le technico-commercial Pierre de la Bussière et moi pour la partie technique et sécuritaire (matériel et réseau).

Pour la BRA le chef de projet était Michel Colletti qui avait deux autres programmeurs avec lui. (Dont Daniel Truchon. )